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Sancta Mater

Etoile de l’aube
Tu naquis au soir
Traversas la nuit
Espoir de lumière

Tu veilles jusqu’au jour
Ou paraîtra le Roi
Sa gloire de vie
Et tu t’effaces

Mais pendant la nuit
Tu guidas l’errant
A travers ténèbres
Vers la paille refuge

Ton éclat doux
Caressa le front
Du mourant transi
Sur son lit de mort

Tes rayons pâles
Fins tels des fils
De soie qui reluit
Veillèrent les berceaux

Ton point de lueur
Fit garder courage
Aux captifs épuisés
En leur sombres cages

C’est toi, grain d’argent
Que l’enfant en hardes
Regardait en pleurs
Attendant son pain

C’est toi, point de sel
Vers qui les pieux
Levèrent la tête
Quêtant le Salut

Ce fut toi toujours
Trouée dans la nuit
Qui calmait les fièvres
Dans les hôtel-Dieu

Et toi encore
Qui œuvras, seule
A la paix des villages
Au repos des nations

Ce furent tes rayons
Que scrutèrent les sages
Cherchant la réponse
Aux plus grands mystères

Tu fus notre Mère
Du berceau enveloppé
A la table de noces
A la pierre roulée

Tu vêtis de clarté
La harde du pauvre
Venu te mendier
Sa part de Dieu

Ton chant invisible
Porta vers les cieux
Les âmes bénies
A l’heure du départ

Et tu veilles
Lanterne des clochers
Sur l’attente des peuples
En terre reposés

Tu vogues sur la voûte
Vaisseau de bonté
Et ta grâce coule
En nos cœurs blessés

Tu nous a raconté
Nuit après nuit
D’année en année
Les dons des nuages

Tu as annoncé
Aux bergers rejetés
La gloire de Dieu
Et la paix sur Terre

Tu as pleuré
Aux temps des glaives
Des piques dressées
Les doux, moqués

Moi, je me souviens
Quand j’allais joyeux
Guidé par tes rais
Chercher la Cité

Non celle des cirques
Mais celle du Temple
Je me suis égaré
Loin de mon logis

En en mon enfance
Je me rappelle tes soins
Cette graine de pitié
Que tu fis germer

Petite fée de Dieu
Tes mains usées
Servirent tes enfants
Aux temps de joie

Tu bénis tes fils
Les jours de voyage
Chéris en ton cœur
Tes filles oubliées

Ô Mère des pauvres
Des petits, des blessés
N’éteins pas ta lampe
Garde-la et veille

Ô étoile des peuples !
Barque des humbles
Vogue donc vers l’aube
Si longtemps désirée

Moi, cette froide nuit
Je te regarde d’ici
Luire en mourant
Jusqu’au matin qui chante

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