Douce France, bientôt sans enfance
Mille myriades de gentilles étoiles s’éteignent
Écrasées sur tes flancs d’acier, tour défaite
Tu jouis de la mort de tes propres fruits
Tu célèbres ton destin funeste, à la mort soumis
Tu railles et moques les foyers fidèles
Et tu élèves à Baal tes banquets criminels
Nous verrons bien si tu tiendras à l’envers
Lorsque ta jeunesse ne portera plus tes anciens
La cabale mortelle qui te tiens aux reins
Hait, jalouse, la montée des autres
Simone - la Médée souriante – a veillé au grain
Et à la défaite, amère, de tes mères
Ta moitié douce, épargnée de l’histoire
Gagne à la fin son enfer, presque en retard
Infanticides ! Houle de Satan, Monts de Moloch !
Mais - tu le sais bien - tes jours sont comptés
Frange sans Dieu autre que tes gradins
Déjà les légions sombres t’occupent, vengeresses
Et ton chiffon estampillé de sang innocent
Brûlera dans tes palais ivres, livrés à la Barbaresque
Sera oubliée, dans tes mornes villages vides
Ta furie d’orgueils et de néants célébrés :
Faméliques et condamnées, tes colonnes impies
Torves et tristes, tes coupoles croulantes !
Ce qui te reste de jeunesse devra ramper, vaincu
Sans nombre et sans force, devant l’Adversaire
Larmes et soupirs des poètes, des arbres, des fleurs :
Tes campagnes tourneront en friches, en déserts
Face à l’agonie sénile d’un peuple conquis
Phare fou tourné vers la falaise et l’abysse
Jardin de Dieu - Hortus Dei saccagé et stérile!
Puisse-tu renier tes crimes avides, de sang et de chair
Et revenir - le temps d’une aube nouvelle ?
Vers des jours meilleurs pour tes Saints:
La chair de ta chair, tes propres Enfants